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mais j’ai eu peut-être tort de venir après si longtemps.

La grand’mère la regardait toujours sans proférer une parole.

Hermine se sentit envahir par une envie de pleurer, comme aux jours où elle était petite fille. Des sanglots qui ne sortaient pas faisaient se contracter douloureusement sa gorge. Elle était là, debout, se tortillant les doigts, n’osant lever les yeux sur la vieille femme, dans l’attitude d’une véritable coupable.

La vieille Olympe, alors, avança vers Hermine ses yeux vifs et son nez en bec d’aigle :

— Vous êtes la fille des Gilquin ?… Eh bé ! quoi qu’vous m’voulez ?…

Hermine fut accablée, ne sut plus définitivement quelle contenance prendre, quelles paroles prononcer. La vieille femme ne comprenait-elle pas ? Ou bien y avait-il en son cœur une vieille haine qui venait