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histoire du mouvement janséniste

figures. — Annales pour servir aux amis de la vérité, etc. L’un de ces ouvrages intitulé : Étrennes jansénistes, où Journal des principaux faits de l’histoire du prétendu jansénisme (1733), fut aussitôt désavoué par l’auteur des Nouvelles ecclésiastiques. « Jamais, disait le Nouvelliste, les vrais défenseurs de la vérité ne se reconnaîtront dans de pareils libelles. » Il parut de même, à différentes époques, une infinité de couplets sur des airs connus et même des pièces de poésie, ou soi-disant telles, qui sont en général d’une rare platitude, comme le Philotanus du sieur Gricourt, les Enluminures du jeu de la Constitution, et les Sarcelades, en patois des environs de Paris. Enfin, on fit graver des estampes satiriques aujourd’hui très rares et très recherchées par les collectionneurs. Tout cela se faisait au hasard, sans discernement et sans goût, comme la plupart des gravures relatives au diacre Paris, c’était vraiment de l’imagerie populaire. Les auteurs de ces différentes productions étaient des enfants perdus qui agissaient pour leur propre compte et sans s’être concertés ; car ce qui parait caractériser essentiellement le jansénisme du xviiie siècle, c’est l’individualisme de ses innombrables adeptes. Il semble qu’ils aient pris pour devise : Chacun pour soi et Dieu pour tous. Ils étaient d’accord pour rejeter la Bulle Unigenitus, mais ils ne s’entendaient pas sur l’emploi des moyens destinés à la combattre. Rien chez eux qui rappelât, même de loin, l’admirable organisation des Jésuites, la milice par excellence, une franc-maçonnerie bien plus redoutable que l’autre. Soutenir comme on le fait tous les jours que les Jansénistes se sont alliés avec les parlementaires, avec les philosophes et plus tard avec les constituants pour combattre la papauté et la royauté, c’est une erreur