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histoire du mouvement janséniste

première de toutes les erreurs qu’ils dénonçaient à l’Église universelle. Au moment où paraissait cet important mémoire des appelants, on réédita en sept gros volumes les Hexaples, ou Écrit à six colonnes, ouvrage d’une importance capitale pour l’intelligence de la Bulle. Il avait paru en un seul volume dès 1714, et il avait été composé, sous la direction de Quesnel lui-même, par l’élite de la société janséniste, par le docteur Boursier, par le chanoine Lefèvre d’Eaubonne, par Fouillou, d’Étemare et Nivelle, qui reparaîtront plus d’une fois dans cette histoire.

L’appel des quatre évêques, de la Faculté de théologie et de l’Université tout entière en suscita une infinité d’autres entre les années 1718 et 1720 ; ce fut comme une trainée de poudre. Il y eut environ trente évêques appelants, et dix ou douze autres, qui n’allèrent pas jusqu’à l’appel, manifestèrent par des déclarations variées leur opposition à la Bulle. Les Facultés de théologie de Reims et de Nantes, les Universités de Poitiers et de Caen, beaucoup de chapitres de cathédrales ou de collégiales, des milliers de curés, de vicaires et de simples prêtres adhérèrent de même, et l’on ne tarda pas à publier des listes où se trouvèrent les noms de quinze cents docteurs de Sorbonne. Enfin les communautés et les congrégations les plus célèbres crurent devoir adhérer à l’appel ; tels furent les Génovéfains, entraînés par leur abbé, les Bénédictins de Saint-Maur et de Saint-Vanne en très grand nombre, les Oratoriens en plus grand nombre encore, et avec eux le Père de la Tour, leur général, les Dominicains de Paris, les chanoines de Saint-Victor, excepté le Père Simon Gourdan, les Lazaristes, enfants de Saint-Vincent de Paul, les Feuillants et bien d’autres à leur suite. On ne voit