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chapitre xi

rendu possible et même facile la publication intégrale de 1905-1910[1].

Le duc de Luynes, marié trois fois et dont le zèle s’était bien affaibli, mourut aussi en 1690, et Claude de Sainte-Marthe le suivit de près. En 1692 Port-Royal perdit encore l’intrépide Henri Arnauld[2], évêque d’Angers, et Mlle de Vertus, laissée par grâce dans son petit hôtel. Mathieu Feydeau, prêtre très distingué auquel les religieuses avaient les plus grandes obligations, mourut en 1694 ; et cette année-là mourut à son tour, au moment où il méditait de nouvelles et plus terribles persécutions, l’archevêque de Paris. Il fut emporté par une attaque d’apoplexie, sur un canapé du château de Conflans, le 6 août, — jour anniversaire de la mort de la Mère Angélique, — et l’on sait les difficultés que présentait son oraison funèbre ; il n’y avait que deux points délicats : sa vie — et sa mort. Port-Royal ne lui appliqua point la traité de Lactance sur la mort des persécuteurs, et le Père du Breuil, la plus touchante peut-être de ses victimes, pria pour lui du fond de son exil, et contraignit ceux qui l’entouraient à partager ses sentiments de généreuse pitié. Quinze jours après la mort de Harlay de Chanvallon, le roi nomma pour lui succéder le vertueux évêque de Châlons, Antoine de Noailles, et on put croire un moment que les affaires de Port-Royal allaient prendre une face nouvelle.



  1. Paris, Plon, 6 vol. in-8o, avec index général.
  2. Sur Henri Arnauld, Voir Claude Cochin. Henri Arnauld, évêque d’Angers (1597-1692). Paris. Picard, 1921. in-8o.