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histoire du mouvement janséniste

tembre, il présenta au roi un acte qui lui semblait de nature à lever les dernières difficultés. Cet acte est d’une grande importance pour l’intelligence des événements qui vont suivre, car on va voir qu’il eut alors même l’approbation de Péréfixe et, qui plus est, celle de Bossuet. Voici, en effet, ce que cet acte contenait de plus remarquable « … Nous supplions très humblement Mgr de Comminges de vouloir s’employer auprès de Sa Majesté pour l’assurer que, demeurant toujours dans la même disposition, nous condamnons et rejetons la doctrine des cinq propositions condamnées par les constitutions d’Innocent X et d’Alexandre VII. Que nous ne soutiendrons jamais aucune de ces propositions, sous prétexte de quelque sens et de quelque interprétation que ce soit… Et, à l’égard des décisions de fait contenues dans la constitution de N. S. P. le pape Alexandre VII, par laquelle les cinq propositions sont déclarées avoir été tirées du livre de Jansénius et condamnées dans le sens de cet auteur, nous déclarons que nous voulons rendre à ces décisions, encore qu’elles ne soient pas en matière de foi, tout le respect, toute la déférence et toute la soumission que l’Église exige des fidèles en ces occasions et dans des matières de cette nature, étant persuadés qu’il n’appartient pas à des théologiens particuliers de résister aux décisions du Saint-Siège et de les condamner.

« Le lundi, M. de Comminges, s’étant rendu à Vincennes, s’adressa d’abord à M. l’archevêque de Paris, et l’ayant tiré à part, il l’entretint de tout ce qu’il avait fait depuis le dernier jour que le roi lui avait donné l’ordre de parler à ces messieurs. Ensuite il lui fit lire cet acte, et M. l’abbé Bossuet s’étant trouvé devant eux, M. de Paris le pria de s’approcher, dit à M. de Comminges que c’était son ami, et mit cet acte entre