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chapitre vii

gnage que j’ai rendu par mes signatures contre ce prélat, en le confessant auteur des cinq propositions condamnées par le pape et les évêques, défenseur des hérésies qu’elles renferment et corrupteur de la doctrine de saint Augustin, et je confesse aujourd’hui que j’ai signé contre M. Jansénius des faits dont je ne suis point persuadé et qui me paraissent au moins fort douteux et fort incertains. Je proteste donc que je n’ai souscrit aux formulaires simplement et sans restriction, principalement la dernière fois, qu’avec une extrême répugnance, par une obéissance aveugle à mes supérieurs ; par imitation, et pour d’autres considérations humaines qui ont vaincu ma répugnance ; qu’ainsi j’ai signé par faiblesse la nouvelle formule, comme on a voulu, sans excepter les faits qu’elle atteste contre cet auteur, bien que je ne fusse pas persuadé qu’ils fussent vrais. Si je ne puis faire passer cet acte devant un notaire à cause des déclarations du roi, j’entends qu’il soit considéré comme la principale, et la plus importante partie de ma dernière volonté, et pour cet effet je l’écris et le signe de ma main propre, afin que ceux qui le verront ne puissent prendre mes souscriptions qui sont au bas des formulaires pour un témoignage de ma créance quant aux faits énoncés contre M. Jansénius, mais qu’ils regardent au contraire cet écrit comme une réparation de l’injure que j’ai faite à la mémoire d’un grand évêque en lui attribuant par ma signature des erreurs en la foi, lesquelles je ne pense pas qu’il ait enseignées, quoique alors je n’eusse jamais rien vu de son livre intitulé Augustinus. Je prie ceux entre les mains de qui cet écrit tombera, par ce qu’il y a de plus saint dans la religion, je leur commande selon le pouvoir que j’ai sur eux en cette rencontre ; enfin je les conjure en toutes les ma-