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mon ambassadeur, et tu auras soin, si tu tiens à mes bonnes grâces, de m’écrire toutes les semaines pour m’en donner des nouvelles. Je prétends apprendre de toi tout ce qui s’y passe, et, qu’une fois tes notes envoyées, on sache ici de Paris tout ce qu’il est bon, tout ce qu’il est, diaboliquement parlant, possible d’en savoir.

« Et maintenant, voici mes pleins pouvoirs ; va et sois exact.

— Sire, disposez de moi, » dit Flammèche, que l’idée de ce voyage avait complètement réveillé.

XIII

Satan s’étant alors découvert :

« Messieurs les Diables, la séance est levée, dit-il.

— Sire, et le discours ? s’écria alors l’assemblée tout entière.

— Mes amis, mes bons amis, mes chers amis, dit Satan en remerciant du geste les assistants, les discours comme celui que j’ai été sur le point de vous débiter ne vieillissent pas : celui-ci ne sera donc pas perdu pour vous, et, avec votre permission, je vous le garderai pour ma prochaine visite.

— Vive Satan ! » s’écria alors l’assemblée enthousiasmée, comme si ces dernières paroles eussent laissé dans toutes les oreilles des sons enchanteurs.

Après quoi, le cortège ayant quitté la salle, les choses reprirent en enfer leur cours accoutumé, l’immense tabatière dans laquelle venaient de se passer toutes ces choses se referma, et ce ne fut pas sans plai-