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Baptiste, qui avait respectueusement baissé les yeux pendant que son maître l’interrogeait, et qui les avait même fermés tout à fait, sans doute pour se mieux recueillir quand il avait eu à lui répondre, Baptiste, l’entendant rire et ne comprenant rien à cette subite gaieté, se hasarda alors à lever la tête pour en savoir le motif ; mais les regards de Baptiste ne rencontrèrent que le fauteuil vide de Flammèche.

Quant à Flammèche lui-même, il avait disparu !

V

Un autre que Baptiste eût été intrigué de cette incroyable disparition, car la porte n’avait point été ouverte, les fenêtres n’avaient pas cessé d’être fermées, et l’appartement que Flammèche occupait dans l’hôtel des Princes, où il était descendu, avait toujours passé pour être parfaitement clos. Un autre aurait cherché sous les tables, sous le lit, derrière les rideaux, partout enfin, si peu probable qu’il pût être qu’un ambassadeur s’y fût caché dans le seul but de causer une surprise à son valet de chambre ; mais Baptiste était un serviteur trop discret pour s’inquiéter jamais de ce que pouvait faire son maître et pour scruter ses actions. Il se contenta de replacer le fauteuil dans un des coins du salon, de fermer le secrétaire, de ranger les papiers — et de descendre à l’office.

Le lendemain, Flammèche n’avait point reparu.

Un autre que Baptiste se serait dit peut-être : « Où donc monsieur