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jour était si beau ! le soleil faisait si bien resplendir tout ce qui n’était pas or. Quel temps superbe comme le dit si bien notre bon habitant. On sentait un sang chaud couler par toutes les veines. En chaire, le noble curé de la paroisse parla longuement du respect qu’on devait à l’autorité. Oh ! nous étions alors dans ces jours sombres où notre pays semblait enveloppé d’un épais suaire, où nous étions en lutte contre l’élément anglais qui voulait alors mettre le pied sur la gorge du peuple canadien. Mais


Nos pères, sortis de la France,
Étaient l’élite des guerriers,
Et les enfants de leur vaillance
N’ont jamais flétri les lauriers.


Le peuple Canadien était trop fier de sa langue, de ses institutions et de ses lois, lui qui portait si haut le noble étendard national, pour courber le front devant un ennemi supérieur en nombre, et que les circonstances ont prouvé n’être pas supérieur en bravoure et en intelligence.

Après la messe, les nouveaux arrivés, George et Mélas, attirèrent de toute part une attention marquée ; le bon accueil que leur fit surtout le notaire Boildieu, qui vint leur serrer la main, les remplit de joie. On cause un peu de chose et d’autre, et au moment de partir, M. le Notaire, avec une grâce exquise, les invita pour le soir, à venir veiller en famille. Vous serez chez vous, messieurs les nouveaux paroissiens. Notre hospitalité est simple, mais elle est cordiale.