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tère ? Je suis là qui veille, et s’ils l’enlevaient de force, à mon ordre trente guerriers la poursuivront.

On aurait dit que Bison-des-Plaines comprenait la position de Mélas ; il le savait en grande faveur auprès du Chef. Il ne travaillerait donc pas de ce côté là. C’est vers Fleur-du-mystère qu’il allait tourner tous ses regards, et c’est vers Fleur-du-mystère qu’il essaierait de le faire souffrir. Il n’avait pas été sans s’apercevoir qu’il aimait l’enfant des blancs, ce serait le point de mire de ses opérations.

La Chouette retenu jusqu’alors, prit Bison-des-Plaines en conciliabule et lui avoua toute la vérité : L’enlèvement de Fleur-du-mystère dans un village des blancs, sa venue secrète et cachée, les souffrances et l’amour de Mélas à cette heure pour cette enfant qu’il avait amenée ici dans le dessein de la faire souffrir. J’ai fait fâcher un jour la vieille sauvagesse qui garde l’enfant, dit la Chouette, et elle m’a dit qu’il se faisait appeler son père par l’enfant, et que parfois il la maltraitait pour revenir bientôt après se faire caresser de l’enfant qui l’aime avec crainte.

Ainsi en possession de tout le secret, Bison-des-Plaines se mit à songer, et tout un plan sortit de son cerveau ; on en verra l’exécution plus tard. Esprit pénétrant, conduit par les idées de vengeance, Bison-des-Plaines, trouva la corde sensible pour infliger au Hibou la peine du talion.


V

NOUVEL ARGUS.


Les années tombent dans l’éternité comme les rivières dans le fleuve qui les confond avec ses propres eaux, mais ne se ressemblent pas.