Page:Gauvreau - Captive et bourreau, paru dans La Gazette des Campagnes, 1883.pdf/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oh ! George, ton cœur peut il être un bouclier assez fort contre le malheur, s’il doit fondre sur moi.

— Ne parle pas ainsi, mon ange. Le ciel protège l’humble fleur du vallon, et il ne veillerait pas sur la plus pure et la plus aimante de ses enfants ?

Ils arrivaient. Quelle surprise ! Quelle douce joie dans cette maison du Notaire. On n’était pas assez empressés pour recevoir George et lui donner la main.

George en était heureux, parce qu’il se sentait aimé dans cette belle et noble famille du village.

L’heure était déjà avancée, quand George parla de partir. Ce furent des paroles d’invitation franche et cordiale, comme on en voit encore dans nos bonnes familles canadiennes. George promit de revenir souvent et l’on se souhaita le bonsoir.

George était arrivé vers le soir, un peu avant le souper. Le cœur de la pauvre enfant ne s’était pas trompé. George était à bord du gros navire qu’elle avait vu, le premier, monter le fleuve. Débarqué à Québec le matin, il avait touché ses gages, fait ses adieux à son ami intime, et il tombait dans les bras de sa mère vers les six heures et demi du soir. La pauvre mère pleura de joie en voyant son fils tant aimé, ce fils qui lui était rendu et dont elle attendait le retour avec anxiété.


XIII

LE GUET-APENS.


— George est arrivé, Mélas !