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— Mon frère sait que la Chouette est un sage.

— Allons ! il faut avouer que vous êtes deux mystères vivants.

— Pas pour toi.

— Vous l’êtes pour vous-mêmes. Mais, voyons, l’heure avance.

— Pas tard, dit le Crochu.

— Qu’en sais-tu ? le corbeau vient à peine de se taire, là haut. Il ne s’agit pas de demeurer inactif : pour le succès, le travail.

— Bien dit, maître, interrompit le Crochu. Le cœur vous manquerait-il, rendus que nous sommes au lieu de nos opérations.

— Le vautour ne craint pas la colombe, même sur la branche où elle couve ses petits, s’écrie la Chouette.

— Très bien ! l’heure approche, frères, où il faudra faire montre de votre adresse de renard, de votre force de buffle, de votre courage de tigre et de votre agilité de serpent. Il faut que dans deux heures, vous voyez que la mer achève de monter, il faut que dans deux heures vous soyez ici avec l’enfant ; tu comprends, la Chouette ?

— Oui, maître, mais où est l’enfant ? La rose se retrouve à son odeur, à ses parfums, mais pas un enfant.

— Écoutez ! et les deux sauvages s’approchent de plus près. Vous allez prendre le chemin d’ici, qui va en ligne droite vis-à-vis la maison. Arrivés à l’endroit où le grand chemin coupe à angle droit, ce sentier ici (il traçait sur le sable le plan qu’il esquissait,) vous allez un peu à gauche. Là, une cabane en bois blanchi. À gauche vous avez une porte :