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voyageurs mystérieux se distinguent, au contraire, par l’excellente odeur qui s’exhale de leur aisselle. Cette particularité surprend si fort les gens de la ville, qu’ils n’hésitent pas à reconnaître sur ce seul fait la divinité de leurs hôtes. Ajoutez à cela qu’ils marchent ou plutôt qu’ils glissent sans lever les pieds, comme s’ils patinaient, attribut distinctif des puissances supérieures. Les prêtres de Memphis, informés de ces circonstances, apportent en présents aux célestes étrangers quatre poinçons de vrai baume, des poissons du Nil, des crocodiles, des hippopotames, et deux paires de gants lavés.

Sur ces entrefaites, Hercule, qui était occupé nous ne savons où, rejoint la bande divine, que sa présence ragaillardit, et Mercure est de nouveau détaché en manière d’espion pour voir ce que deviennent les géants. — Les géants continuent à entasser montagnes sur montagnes, et à faire de la Thessalie un vrai pays de casse-cou. Typhon a élevé si haut sa plate-forme, qu’il croit pouvoir bientôt s’asseoir de plain-pied sur le trône de Jupiter ; mais il a compté sans son hôte. L’armée céleste arrive en tapinois, suivie de charrettes pleines de foudres fabriquées à Memphis. Jupiter lâche un coup de foudre, mais seulement pour faire diversion et dissimuler le vrai point d’attaque. Les colosses à moitié endormis se jettent à bas du lit en caleçons, et se portent du côté où le tonnerre a grondé. Pendant qu’ils se frottent de leurs doigts gros comme des colonnes les yeux larges comme des boucliers, les dieux envahissent le camp, et bientôt la mêlée devient générale. Les plus terribles horions sont échangés ; plusieurs des géants sont tués, ce qui les contrarie beaucoup,