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jeu, et son véritable amant est le même Florintor, amant fictif de Melisée, et que les parents d’Isomène ne voient pas d’un bon œil. On conçoit facilement les scènes et les situations qui résultent d’un pareil imbroglio. Les parents de comédie se résolvent à faire le bonheur de leurs enfants et à les marier sans différer plus. — Pirandre épousera Isomène, — Florintor, Melisée. — La nouvelle n’est pas reçue avec un grand enthousiasme par les pauvres amants, qui se trouvent pris dans le piège qu’ils ont tendu, et englués de leurs propres finesses. Comme dans ce temps-là l’idée du devoir était toute-puissante, et que le père était extrêmement redouté, les amants n’osent pas déclarer leurs tromperies à leurs parents réciproques, et se donnent rendez-vous sur les bords du Lignon pour s’y voir une dernière fois et faire leurs noces dans son lit froid et humide : heureusement les parents, qui se doutent de quelque chose, les ont suivis, et, cachés derrière un de ces arbres touffus et propices qui ne font jamais faute dans les comédies, ils ont entendu leur conversation. Touchés de tant d’amour, ils sortent de leur retraite, et unissent les quatre amants dans leur ordre naturel, c’est-à-dire, Pirandre avec Melisée, et Florintor avec Isomène. — Ils ont eu beaucoup d’enfants. L’auteur n’en dit rien ; mais je le présume.

M. de Blandimare fait au public une espèce de compliment en prose qui amène le couplet final, et la pièce est terminée.

Je pense que l’on verra avec plaisir le tableau d’une Loge d’actrice en 1635. C’est un morceau complet qui