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ric, ou Rome vaincue, lequel il a dessein de mettre en lumière avec des figures gravées et dessinées par les meilleurs maîtres qui soient aujourd’hui, pour le rendre plus digne de la dédicace qu’il prétend en faire à la sérénissime reine Suède, notre très-chère et très-amée cousine et alliée, qui, par ses rares vertus et ses libéralités royales, attire l’admiration et les vœux des personnes d’esprit et de savoir de toutes les parties de l’Europe ; mais parce que cela ne peut se faire sans de grands frais, tant pour l’impression que pour les figures, il nous a très-humblement fait supplier de lui accorder nos lettres nécessaires pour empêcher qu’il ne soit contrefait en ce royaume, et qu’on ne l’y expose en vente s’il était contrefait ailleurs. À ces causes, désirant favorablement traiter l’exposant, qui, après s’être signalé par diverses actions de valeur et de courage durant plus de vingt ans qu’il a passés dans les armées pendant le règne du feu roi notre très-honoré seigneur et père, tant sur terre que sur mer, en France et aux pays étrangers, où il a eu des commandements et des charges honorables, s’est depuis quelque temps retiré de ce pénible exercice, et, dans un genre de vie plus tranquille, a fait voir, par un très-grand nombre de belles productions de son esprit, qu’il n’est pas moins né pour les lettres que pour les armes, nous lui avons permis, etc. — Par le roi, en son conseil, Conrart. — Et scellé du grand sceau de cire jaulne sur simple queue. — C’est une belle invention et digne d’une camaraderie moderne que de le faire donner des louanges d’un caractère aussi officiel que celles-là. Être déclaré grand homme nonobstant clameur de haro et charte normande, le tout scellé d’un