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UN BUSTE


DE


VICTOR HUGO




De tous les portraits de Victor Hugo que l’on a faits jusqu’à présent, aucun ne reproduit les traits et la physionomie de ce Gengiskan de la pensée ; on connaît la lithographie de Devéria, belle comme une œuvre d’art et d’une grande tournure ; mais je ne crois pas que le caractère de la tête soit bien saisi, surtout moralement ; on dirait presque un Byron, un Shelley, ou quelque autre de l’école satanique ; il y a de l’orage sur le front, de l’amertume dans ce sourcil contracté ; le nez est loin d’être exact, il vise à l’aquilin ; la bouche et le menton manquent un peu de ces méplats fortement accusés, de ces contours fouillés si puissamment, qu’on remarque dans Victor Hugo et qui donnent quelque chose de grand et ferme à son profil. David, dans ses bas-reliefs pour le tombeau du général Foy, n’a guère été plus heu-