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une pendule, une garniture en bronze doré, quelques gravures garnissent cet espace froid et nu auquel on a sacrifié tout le confort de l’habitation, et qui ferait un si beau cabinet d’étude et de travail.

En résumé, dans l’appartement moderne, on a oublié la famille, le travail et la propreté, c’est-à-dire la nursery, l’atelier et la salle de toilette ; et chose étrange, personne encore ne s’en est plaint, personne n’a essayé dans cette grande ville de bâtir à l’homme civilisé une alvéole, une niche en rapport avec sa vie physique, morale, intellectuelle. En 1851, le civilisé manque, dans des appartements qu’il paye à un très haut prix, d’air, de lumière, d’espace, de calorique et de repos ; il se sert de bougie au lieu de gaz, paye un porteur d’eau et éparpille dans trois ou quatre foyers un combustible qui n’a d’autre avantage que d’attirer dans la chambre l’air froid du dehors avec d’autant plus de violence que la cheminée est meilleure.


(La Fabrique, la Ferme et l’Atelier. Juillet 1851.)