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LES CONCOURS DE 1837

De cette combinaison résulte pour la critique te devoir d’une grande indulgence ; exiger de concurrents si mal placés pour savoir quelque chose de tout dire et de tout avoir appris serait chose injuste et mal raisonnable ; que l’on surprenne en eux seulement des dispositions, l’aptitude à étudier et à connaître plus tard, et l’on doit se déclarer satisfait ; le bien dans la circonstance donnée ne peut être que relatif. Ce qui s’improvise le moins, ce sont les Claude Lorrain.

Toutefois, avec un sentiment si bienveillant et si résigné, nous ne pouvons nous empêcher de nous déclarer très mal satisfait du concours qui vient d’avoir lieu ; car il est d’une faiblesse insigne et accuse dans les études du genre auquel il est consacré une déplorable infirmité.

Le sujet était : Apollon gardant les troupeaux d'Admète, roi de Thessalie, et inventant la lyre ; le programme exigeait, en outre, une ville grecque et un fleuve.

Nous ne voulons pas être trop exigeant pour ce qui, après tout, dans le genre, n’est que secondaire, à savoir le dessin des figures ; mais il faut commencer par avouer que la liberté de l’ignorance et du négligé de l’accessoire est poussée, dans le concours dont nous rendons compte, un degré inexprimable ; entre les huit Apollons autour desquels s’étendent huit paysages où se gardent les troupeaux d’Admète,