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que lui laissait le gouvernement à approfondir la science des mages, à composer des maximes de morale et des formules symboliques.

Un jour, la belle reine, au fond d’une salle mystérieuse, située sur la septième terrasse, au delà de six autres salles magnifiques, s’était endormie.

Cette retraite, où Bilkis se retirait souvent, n’avait d’autre fenêtre qu’une étroite ouverture carrée percée du côté où se lève le soleil. Les sept portes étaient fermées et les clefs, faites de différents métaux, cachées sous le coussin gonflé de duvet d’autruche où la reine appuyait sa tête. Lorsque Bilkis s’éveilla, elle fit tomber en se soulevant une lettre, qui avait été posée sur sa poitrine, sans que la reine pût s’expliquer comment cela s’était fait. La lettre était fermée par un cachet de musc, et scellée du sceau de Salomon. Elle était ainsi conçue :

« Le roi Salomon, fils de David, à Bilkis, reine de Saba.

« Au nom du Seigneur clément et juste,