Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Une angoisse étreignait toute cette foule qui regardait, les respirations s’arrêtaient dans les poitrines oppressées, un silence absolu régnait.

Le jeune homme, comme fasciné par le regard, lourd de langueur, qui pesait sur lui, sembla se décider : il fit quelques pas du côté de la litière.

Alors, se croyant perdue, Tantyris poussa un sanglot déchirant. Horus s’arrêta, en portant la main à son cœur que cette plainte avait traversé comme la lame d’un glaive.

Il courut à elle, la saisit dans ses bras, la serra sur sa poitrine avec délire, lui disant à travers ses larmes :

— C’est toi ! c’est toi ! ma bien-aimée ! Comment ai-je pu un seul instant hésiter ?

Aussitôt, celle qui était dans la litière, ouvrit la bouche à la largeur d’un grand cri : puis elle disparut, ne laissant à sa place qu’une poignée de cendres.

Alors, la foule, trépignant de joie, poussa une longue et formidable acclamation, qui