inerte d’un absent trop cher, il ne peut que raviver les regrets de la séparation. Ces demeures sont vides, ces rues désertes ; aucun fidèle ne franchit le seuil de la sainte maison. Jamais plus, hélas ! je n’entendrai notre saint prêtre chanter, comme autrefois, l’hymne du soir !…
À ce moment, une voix sonore éclata dans le silence :
— Allahou Akbar ! Allahou Akbar ! Achadou an là ilâha illâ llah !
Toute frémissante, la jeune fille se penche à la fenêtre. Sur la terrasse de la mosquée l’akhoum est là, les bras au ciel, appelant à pleine voix les musulmans à la prière. Et, hors des maisons, le long des rues, sur la place ensoleillée, les fils du Prophète se hâtent vers la mosquée, disparaissent sous la pénombre de la sainte porte.
— Achadou enne, Mouhammedan rasouloullah !
Cette fois, Ominah est vaincue : un sanglot jaillit de sa poitrine ; mais c’est sur le cœur de l’amant qu’elle pleure, de l’amant enivré, qui boit ces larmes avec délices.