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coutume de choisir, par la voie du sort, une de ses femmes pour l’accompagner. Cette fois, le sort m’a favorisée, et je suis partie avec lui. Depuis que le Koran nous a imposé le devoir de nous soustraire aux regards des hommes, je voyage dans une litière fermée, portée par un chameau. Quand l’armée campe, on dépose à terre la litière, pour m’en faire sortir ; j’y rentre au moment du départ, et deux esclaves la soulèvent et la placent sans effort sur le chameau, mince et légère comme je le suis. Cette nuit, tandis que l’on pliait les bagages pour se mettre en route, je fis quelques pas rapidement pour me réchauffer, car je frissonnais de froid. En revenant, je m’aperçus qu’un collier en onyx de Zhafar, auquel je tiens extrêmement, était tombé de mon cou. Je retournai en arrière pour le chercher, et je perdis du temps à cette perquisition ; enfin, ayant retrouvé mon collier, je me hâtai de regagner le camp. Alors, je ne vis plus personne, l’armée s’étant mise en mouvement. Les serviteurs chargés du soin de mon cha-