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espoir, en lui, si jeune encore, si nouveau dans la vie.

« Aussi les plus illustres parmi nos Solamides pleurent le doux héros, et les larmes inondent leur barbe.

« Et les jeunes femmes, qui accompagnaient le brancard de feuillage où était couché mon frère, s’écriaient : Malheur ! malheur ! Sakhr n’est plus.

« Ah ! que ne sont-ils morts au berceau, ceux qui plus tard devaient ainsi le conduire à cette tombe prématurée ! »


Toumadir vit se lever l’islamisme, et embrassa même la foi nouvelle. L’an 8 de l’hégire, Abbâs, son fils, chef suprême des Solamides, à la tête de sa tribu, vint faire sa soumission au Prophète. Toumadir fut présentée à Mahomet et lui récita des vers. Il la reçut avec honneur, la félicita de son talent et de sa grande célébrité.

Plus tard, Mahomet, voulant citer un vers de Toumadir, laissa voir combien il s’enten-