Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.

apparut de nouveau. Ils la saluèrent par des acclamations joyeuses, et, mettant leurs chevaux au galop, ils marchèrent vers elle.

Des vallées et des coteaux, des vergers et des prairies, et enfin Bethlehem sur la hauteur, profilant dans l’azur foncé sa silhouette d’un noir de velours, piqué de lueurs !

Les mages s’arrêtèrent au pied de la colline, pour changer de vêtements, puis ils montèrent, et, sans avoir besoin de demander leur route, marchèrent vers une maison sur laquelle l’étoile était comme suspendue.

Bethlehem, l’antique petite ville, si glorieuse, qui avait vu naître David, ne dormait pas encore ; elle semblait déborder de monde. Des rires et des chants s’échappaient des maisons mi-closes, des traînées de lumière sortant des fenêtres éclairaient les rues.

Personne ne gardait la porte de cette maison bienheureuse, vers laquelle le ciel se penchait. Elle était bien humble et bien obscure, et cependant les rois mages en franchirent le seuil avec une profonde émotion.