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aventures du baron de münchhausen.

connue depuis longtemps de plus d’un marchand de vin ; du moins j’ai bien souvent bu du vin qui m’a paru fait de grêlons, et dont le goût rappelait celui du vin de la lune.

J’allais oublier un détail des plus intéressants. Les habitants de la lune se servent de leur ventre comme des gibecières ; ils y fourrent tout ce dont ils ont besoin, l’ouvrent et le ferment à volonté comme leur estomac, car ils ne sont pas embarrassés d’entrailles, ni de cœur, ni de foie ; ils ne portent non plus pas de vêtements, l’absence de sexe les dispensant de pudeur.

Ils peuvent à leur gré ôter et remettre leurs yeux, et, lorsqu’ils les tiennent à la main, ils voient aussi bien que s’ils les avaient sur la figure. Si, par hasard, ils en perdent ou en cassent un, ils peuvent en louer ou en acheter un nouveau, qui leur fait le même service que l’autre ; aussi rencontre-t-on dans la lune, à chaque coin de rue, des gens qui vendent des yeux ; ils en ont les assortiments les plus variés, car la mode change souvent : tantôt ce sont les yeux bleus, tantôt les yeux noirs, qui sont mieux portés.

Je conviens, messieurs, que tout cela doit vous paraître étrange ; mais je prie ceux qui douteraient de ma sincérité de se rendre eux-mêmes dans la lune, pour se convaincre que je suis resté plus fidèle à la vérité qu’aucun autre voyageur.