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aventures du baron de münchhausen.

communiquer aussi exactement que ma mémoire me le permettra.

Un de mes parents éloignés s’était mis dans la tête qu’il devait absolument y avoir quelque part un peuple égal en grandeur à celui que Gulliver prétend avoir trouvé dans le royaume de Brobdignag. Il résolut de partir à la recherche de ce peuple, et me pria de l’accompagner. Pour ma part, j’avais toujours considéré le récit de Gulliver comme un conte d’enfant, et je ne croyais pas plus à l’existence de Brobdignag qu’à celle de l’Eldorado ; mais comme cet estimable parent m’avait institué son légataire universel, vous comprenez que je lui devais des égards. Nous arrivâmes heureusement dans la mer du Sud, sans rien rencontrer qui mérite d’être rapporté, si ce n’est cependant quelques hommes et quelques femmes volants qui gambadaient et dansaient le menuet en l’air.

Le dix-huitième jour après que nous eûmes dépassé Otahiti, un ouragan enleva notre bâtiment à près de mille lieues au-dessus de la mer, et nous maintint dans cette position pendant assez longtemps. Enfin un vent propice enfla nos voiles et nous emporta avec une rapidité extraordinaire. Nous voyagions depuis six semaines au-dessus des nuages lorsque nous découvrîmes une vaste terre, ronde et brillante, semblable à une île étincelante. Nous entrâmes dans un excellent port, nous abordâmes et trouvâmes le pays habité. Tout autour de nous, nous voyions