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vii
préface.

véritable de Lucien, type antique de ces récits fabuleux tant de fois imités depuis. Ici, le crayon de Gustave Doré augmente encore le prestige ; personne mieux que cet artiste, qui semble avoir cet œil visionnaire dont parle Victor Hugo dans sa pièce à Albert Dürer, ne sait faire vivre d’une vie mystérieuse et profonde les chimères, les rêves, les cauchemars, les formes insaisissables noyées de lumière et d’ombre, les silhouettes drôlatiquement caricaturales, et tous les monstres de la fantaisie ; il a commenté les aventures du baron de Münchhausen de dessins qui semblent les planches d’un voyage de circumnavigation par leur fidélité caractéristique et leur exotique bizarrerie. On dirait que, peintre de l’expédition, il a croqué d’après nature tout ce que décrit le facétieux baron allemand, et le texte en acquiert une valeur de bouffonnerie froide plus germanique encore.

Théophile Gautier.