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aventures du baron de münchhausen.

— Mon Dieu ! pensai-je, cet homme doit avoir rendu des services extraordinaires à l’humanité pour que, par la ladrerie qui court, les grands personnages l’aient accablé de tant de cadeaux.

La rapidité de la chute l’avait tellement étourdi, qu’il fut quelque temps avant de pouvoir parler. Il finit cependant par se remettre et raconta ce qui suit :

— Je n’ai pas eu, il est vrai, assez de tête, ni assez de science pour imaginer cette façon de voyager ; mais j’ai eu le premier l’idée de m’en servir pour humilier les danseurs de corde et sauteurs ordinaires, et m’élever plus haut qu’eux. Il y a sept ou huit jours, — je ne sais au juste, car j’ai perdu la notion du temps, — je fis une ascension à la pointe de Cornouailles, en Angleterre, emportant un mouton, afin de le lancer de haut en bas