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étaient posés des vases en métal précieux, des patères émaillées de fleurs, des coupes à deux anses, et tout ce qui sert aux libations.

Le long des murs, garnis de planches de cèdre merveilleusement travaillées, s’adossaient de distance en distance des statues de basalte noir, conservant les poses contraintes de l’art égyptien et tenant au poing une torche de bronze où s’adaptait un éclat de bois résineux.

Une lampe d’onyx, suspendue par une chaîne d’argent, descendait de cette poutre du plafond qu’on appelle la noire, parce qu’elle est plus exposée que les autres à être brunie par la fumée. Chaque soir une esclave avait soin de la remplir d’huile odoriférente.

Près de la tête du lit était accroché à une petite colonne un trophée d’armes, composé d’un casque à visière, d’un bouclier doublé de quatre cuirs de taureau, garni de lames d’étain et de cuivre, d’une épée à deux tranchants et de javelots de frêne aux pointes d’airain.

À des chevilles de bois pendaient les tuniques et les manteaux de Candaule : il y en avait de simples et de doubles, c’est-à-dire pouvant entourer le corps deux fois ; on remarquait surtout un manteau trempé trois fois dans la pourpre et orné d’une broderie représentant une chasse où des molosses de Laconie poursuivaient et déchiraient des cerfs, et une tunique dont l’étoffe, fine et délicate comme la pellicule qui en-