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la jeune reine si couverte de pierreries qu’elle éblouissait les yeux. Une mitre en forme de casque, où des perles formaient des ramages et des lettres à la mode orientale, enveloppait sa tête ; ses oreilles, percées aux lobes et sur l’ourlet, étaient chargées d’ornements en façon de coupes, de croissants et de grelots ; des colliers de boules d’or et d’argent, découpés à jour, entouraient son cou au triple rang et descendaient sur sa poitrine avec un frisson métallique ; des serpents d’émeraude aux yeux de rubis et de topazes, après avoir décrit plusieurs spirales, s’agrafaient à ses bras en se mordant la queue : ces bracelets se rejoignaient par des chaînes de pierreries, et leur poids était si considérable que deux suivantes se tenaient agenouillées à côté de Nyssia et lui soutenaient les coudes. Elle était revêtue d’une robe brodée par les ouvriers de Tyr de dessins étincelants de feuillages d’or aux fruits de diamants, et par-dessus elle portait la tunique courte de Persépolis qui descend à peine au genou et dont la manche fendue est rattachée par une agrafe de saphir ; sa taille était entourée, de la hanche jusqu’aux reins, par une ceinture faite d’une étoffe étroite, bigarrée de zébrures et de ramages qui formaient des symétries et des dessins, suivant qu’ils se trouvaient rapprochés par l’arrangement des plis que les filles de l’Inde savent seules disposer. Son pantalon de byssus, que les Phéniciens nomment