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freluche, afin de la disposer favorablement à l’égard de Giroflée et de lui faciliter l’accès dans la maison.

« Dix louis pour faire boire le suisse et captiver sa confiance, afin qu’il ne s’opposât pas à la sortie du susdit Fanfreluche emporté par le susdit Giroflée.

« Un louis de gimblettes, croquignoles, caramel, amandes, pralines et autres sucreries, destinés à affrioler et à corrompre la probité du bichon.

« Plus, quatre louis pour une petite chienne carline qui aiderait considérablement Giroflée dans ses projets de séduction. »


Sur ce mémoire, le délicat valet de chambre ne comptait pas son temps, sa peine tant spirituelle que corporelle, et ce qu’il en faisait n’était que par pure affection envers M. le duc, pour qui il eût volontiers risqué les galères. Alcindor, touché d’un si beau dévouement, ne put s’empêcher de trouver que le mémoire était fort raisonnable.

Similor et Giroflée, après s’être partagé les vingt-cinq louis, se mirent en campagne avec une ardeur si incroyable, qu’au premier coin de rue ils se sentirent une prodigieuse altération qui les força d’entrer dans un cabaret pour boire une bouteille ou deux. Mais leur soif ne se le tint pas pour dit, et ils furent obligés de faire