Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 2.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelque rapsodie ? Messieurs les auteurs sont vraiment des animaux malfaisants. Est-ce que vous recevez de ces espèces-là ?

ÉLIANTE.

Mon Dieu ! non. J’ai deux poètes qui couchent à l’écurie et mangent à l’office. Ils me font remettre ce fatras par Fanchonnette, qu’il appellent Iris et Vénus.

ALCINDOR, se rapprochant du lit.

Au vrai, la cornette de nuit vous va à ravir, et vous êtes charmante en peignoir.

ÉLIANTE.

Oh non, je suis laide à faire peur.

ALCINDOR.

Je vous demande un million de pardons de vous donner un démenti, mais cela est de la plus insigne fausseté. Dussé-je me couper la gorge avec vous, je ne me rétracterai pas.

ÉLIANTE.

Je dois avoir la figure toute bouleversée ; je n’ai pas fermé l’œil.

ALCINDOR.

Vous avez une fraîcheur de dévote et de pensionnaire. Je vous trouve les yeux d’un lumineux particulier. Est-ce que vous étiez d’un petit souper chez la baronne ? On dit que tout y a été