Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 2.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ÉLIANTE.

Il faut lui dire que je ne suis pas visible, que j’ai une migraine affreuse, que je n’y suis pas.

FANCHONNETTE.

Je lui ai dit tout cela, il ne veut pas s’en aller ; il prétend que, si vous êtes sortie, il faudra bien que vous rentriez, et que, si vous êtes chez vous, il faudra bien que vous finissiez par sortir. Il est décidé à faire le blocus de votre porte.

ÉLIANTE.

Quel homme terrible !

FANCHONNETTE.

Il va se faire apporter une tente et des vivres pour s’établir définitivement dans votre salon. La démangeaison qu’il a de vous parler est si grande qu’il escaladera plutôt la fenêtre.

ÉLIANTE.

Quelle étrange fantaisie ! Cela est d’une folie qui ne rime à rien ! Que peut-il donc avoir à me dire ? Fanchonnette, comment suis-je aujourd’hui ? je me trouve d’une laideur affreuse ; il me semble que j’ai l’air de Mme de B***.

FANCHONNETTE.

Au contraire, madame n’a jamais été plus charmante ; elle a le teint d’une fraîcheur admirable.