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Un autre personnage, qui n’a rien dit et que l’on a trouvé plus spirituel qu’eux, qui ne s’était pas mis en frais de toilette et qu’on a déclaré le suprême de la grâce et de l’élégance, a réuni tous les suffrages de l’assemblée ; l’abbé lui-même, quoiqu’il en fût jaloux, a été forcé de reconnaître ce mérite hors du commun et de saluer l’astre naissant.

Ce personnage, dont toutes les dames raffolaient et qui occupe en ce moment la pensée d’Éliante, pour ne pas vous faire consumer en recherches et en conjectures inutiles un temps que vous pourriez employer beaucoup mieux, n’est autre chose que le petit chien de la marquise, un bichon incomparable qu’elle avait apporté dans son manchon ouaté.



CHAPITRE II

LE BICHON FANFRELUCHE


Pour faire l’éloge de ce bichon merveilleux, il faudrait arracher une plume à l’aile de l’Amour ; la main des Grâces serait seule assez légère pour tracer son portrait ; le crayon de Latour n’aurait rien de trop suave.