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BÉATRIX.

Maudit Italien !… pourvu qu’il n’aille pas pousser l’esprit de contradiction au point de vouloir perdre ce jeune homme ! Je tremble, il lui aura été impossible de sortir du parc d’Aranjuez… On a placé des gardes wallonnes et des alguazils à toutes les issues.

GRISELDA.

Nous jouons de malheur… voici déjà la nuit, et nous allons rentrer au château sans avoir de ses nouvelles ! (On entend un coup de fusil.)

BÉATRIX.

Grand Dieu !

LA REINE.

Que se passe-t-il ?… (Don Gaspar entre comme poursuivi.)




Scène VI.


LES PRÉCÉDENTS, DON GASPAR.


DON GASPAR.

Deux pouces plus bas, j’étais délivré de toutes mes inquiétudes… la balle a coupé la plume de mon feutre.

GRISELDA.

Que ma patronne nous protège !… j’entrevois un manteau sombre dans la nuit noire…

DON GASPAR, à part.

J’entends chuchoter… des voix de femmes… ce n’est pas la Sainte-Hermandad…

GRISELDA.

Qui va là ?

DON GASPAR.

Un homme égaré.

GRISELDA.

Ce n’est pas une profession… Comment vous trouvez-vous dans le parc d’Aranjuez après l’Angelus sonné ?… Seriez-vous un voleur ?

DON GASPAR.

Ah ! senora !

BÉATRIX.

Êtes-vous un braconnier ?

DON GASPAR.

Pas davantage.

GRISELDA.

Alors je ne vois pour vous d’autre position sociale… qu’amoureux… c’est un état… nocturne et ambulant…