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nom de Fils du Printemps, j’ai donc failli vous perdre ?…

L’ENFANT

Dis ; on va faire mourir ces hommes ?

L’IMPÉRATRICE

C’est la moindre punition qu’ait mérité leur crime.

L’ENFANT

Non, c’est trop, puisqu’ils ne m’ont pas tué.

L’IMPÉRATRICE

Mais ils voulaient votre mort : la peine est trop douce. Et voyez, je leur ai pourtant épargné la torture… Maintenant, je n’oserai plus m’éloigner de vous ; non, même pour une minute, ô mon diamant sans prix, vous ne serez plus jamais hors de ma vue.

PRINCE-FIDÈLE

Ô ma souveraine ! Qu’il me coûte d’être contraint de déchirer votre cœur en vous indiquant ce que nous croyons être votre cruel devoir, nous dont Votre Majesté daigne écouter les conseils. Depuis bien des jours, nous avions résolu de parler, et nous reculions devant cette pénible tâche. Mais aujourd’hui, l’heure est trop grave…