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PRÉFACE DE L’AUTEUR.


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Les Recherches contenues dans cet Ouvrage appartiennent à cette partie des Mathématiques où l’on considère particulièrement les nombres entiers, quelquefois les fractions, mais où l’on exclut toujours les nombres irrationnels. L’Analyse indéterminée, ou de Diophante, qui apprend à distinguer, parmi les solutions d’un problème indéterminé, celles qui sont entières, ou du moins rationnelles et le plus souvent positives, ne constitue pas cette doctrine, mais elle en est une partie très-distincte ; elle a avec elle à-peu-près le même rapport que l’Algèbre, c’est-à-dire, l’art de réduire ou de résoudre les équations, avec l’Analyse universelle. En effet, de même que l’on rapporte à l’Analyse toutes les recherches que l’on peut faire sur les affections générales des quantités, la considération des nombres entiers et des fractions, quand ces dernières s’expriment au moyen de nombres entiers, constituent proprement l’objet de l’Arithmétique ; mais on ne donne ordinairement sous ce nom que l’art de former les nombres et de les calculer, c’est-à-dire, l’art de représenter les nombres par des signes convenables (par exemple, suivant le système décimal), et d’exécuter les opérations arithmétiques, en y ajoutant quelques points, dont les uns n’appartiennent pas à l’Arithmétique, comme la théorie des logarithmes et les autres ne sont pas particuliers aux nombres entiers, et ont lieu pour toutes les quantités. On voit par là que l’on doit distinguer deux parties dans l’Arithmétique, et que les considérations dont nous venons de parler se rapportent à l’Arithmétique élémentaire, tandis