y a encore là trois hommes qui font rôtir la viande. » Quand ils entendirent ces mots, ils se sauvèrent et laissèrent là leur proie. » — On voit combien l’ignorance du récit primitif et le besoin de motiver ont altéré la narration ; mais il reste cette coïncidence bien frappante que la βοηλασία, si caractéristique de la légende d’Hermès et de celle de Poucet, est suivie, dans l’une comme dans l’autre, de l’égorgement des bœufs et de leur dépècement, opérés pendant la nuit dans la forêt.
Le quatrième épisode du conte russe, ou Poucet avalé, se présente dans des conditions particulières. J’ai dît plus haut (p. 28 et pass.), que le séjour de Poucet dans le ventre d’animaux divers se rattache essentiellement à ses fonctions de bouvier ou de laboureur, et que le premier animal qui l’avale est toujours un bœuf ou une vache. Le conte russe ne connaît pas cette première mésaventure du héros, et il est le seul ; car, dans le conte esclavon (v. p. 30), il en est resté au moins un vestige. Ce trait mérite l’attention si on remarque qu’il est indissolublement lié à cet égorgement nocturne des bœufs qui semble bien rapprocher Poucet d’Hermès. Peut-être le conte le plus ancien comprenait-il seulement : 1o Poucet voleur de bœufs ; 2o Poucet avalé par le loup avec les entrailles du bœuf qu’il a tué ; 3o Poucet saisi par le propriétaire des bœufs ; et n’a-t-il subi que plus tard l’intercalation de la première absorption par un bœuf (ou une vache). Cette intercalation aurait alors fait disparaître l’épisode du vol (gaélique, forézien, grec), ou du