que les récits sur le petit voleur de bœufs n’ont été mis sous le nom d’Hermès que quand sa mythologie était d’ailleurs déjà constituée. — Quant à l’invention de la lyre, rattachée dans l’hymne à la vie bucolique d’Hermès, je ne sais si elle était rapportée anciennement à ce dieu : Homère ne semble pas le connaître comme musicien.
70. Il est possible toutefois que depuis la fusion du mythe du bouvier céleste avec celui d’Hermès, la Grande-Ourse se soit appelée Ἕρμοῦ ἅμαξα, Mercurii plaustrum (cf. ci-dess., p. 45, et n. 65) ; c’est ce qui expliquerait le nom de « char de Wuotan. »
71. On sait que c’est une loi mythologique que l’activité qu’on s’est d’abord représentée comme éternelle ou du moins se reproduisant périodiquement au ciel devient par la suite une action unique, qui est censée s’être passée une fois sur la terre. La même action s’est ainsi souvent historicisée, pour ainsi dire, de vingt, cent, mille manières différentes, et localisée dans autant d’endroits divers. — Dans cette transformation, le caractère des personnages et surtout les motifs de leurs actes changent parfois considérablement et se modifient sans cesse avec les temps et les lieux. Il en est de même de leur nom, comme je l’ai dit plus haut.
72. On voit que je n’attache pas au nom de Poucet (Daümling, Paleç) en lui-même une importance particulière : c’est, comme les autres dénominations du petit dieu, une simple manière d’exprimer sa petitesse. Quelques explications de la légende de Poucet, qui sont basées sur son nom, me paraissent donc sans véritable raison d’être.