l’épièrent et le tuèrent. Le meurtrier est condamné à mener éternellement un char (Kuhn, Westfælische Sagen, Leipzig. 1859, t. I, p. 222). » On voit qu’ici on a oublié que le char et le charretier sont au ciel. — À Brème on raconte qu’un charretier, malgré des présages significatifs, attela le vendredi saint ses trois chevaux à son char et les excita ; comme ils ne voulaient pas marcher, il leur cria : En avant, au nom de Satan ! sur quoi il disparut, et depuis lors il est obligé tous les soirs de conduire, au ciel, un char à reculons (Ib. p. 223). — Un paysan voulait, le vendredi saint, aller chercher du bois dans la forêt, comptant que le garde n’y serait pas ce jour-là, etc. Le paysan a été transporté dans le ciel et il y conduit éternellement le Chariot (Schambach et Müller, no 95, 2), — Un charretier ait qu’il donnerait sa part de paradis pour mener toujours sa voiture. Aussi a-t-il été transporté dans le ciel avec son char pour le conduire éternellement. Jusqu’à minuit il monte, depuis minuit il redescend (Ib., no 95, 2). Ce dernier trait se retrouve dans Kuhn et Schwartz, Norddeutsche Sagen, Leipzig, 1848, no 424. Il se rapporte à ce qui a été dit plus haut (p. 10 et note 11). — Un charretier marchait le jour de Pâques ; sa voiture s’arrêta subitement ; il attacha alors ses trois chevaux à la file du côté gauche. Il est condamné à conduire éternellement au ciel (Ib. p. 345). Ce trait est fort ancien ; il cherche à expliquer la disposition particulière des trois étoiles de devant de la Grande-Ourse. — Le bon Dieu avait un charretier qui le servait très-mal, et qu’il punit en le
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