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(Gottingen, 1854), page 687 ; cf. ibid. page 138.

8. Grimm dit (D. M., p. 688) que ce moi désigne en tchèque Bootes ; mais je pense qu’il y a là une erreur, à moins que ogka, diminutif de oge, « timon, » n’ait été appliqué à Bootes comme au voisin du véritable timon.

9. On sait qu’anciennement pour battre le blé on faisait passer dessus des bœufs dont les pas pesants remplaçaient nos fléaux actuels ; on emploie encore en Orient, en Espagne, un procédé très-analogue. — On se rappelle le touchant précepte de la loi juive (Deuter. XXIV, 4) : « Tu ne lieras pas la bouche à ton bœuf quand il bat le blé dans l’aire ».

10. C’est ce qui avait fait donner à la constellation, en grec, le nom de ἑλίκη ; on peut voir dans le Thésaurus, aux mots ἑλίκη et στρόφας, de nombreux passages qui prouvent que les Grecs avaient fait attention a ce phénomène. — Dupuis, Origine de tous les cultes, t. I, p. 194, dit que les courses de char figuraient, par leur retour sur elles-mêmes, le mouvement de ces sept étoiles. — Je reparlerai plus loin de cette particularité.

11. Grimm, D. M., p. 687. — Un mot du langage neuchatelois se rapporte probablement à cette croyance : « Char voinguet. Se dit du mouvement de va-et-vient d’un objet quelconque. Appliqué aux personnes, ce terme signifie : aller et venir (Bonnote, Glossaire neuchatelois, Neuchâtel, 1867, p. 290). » C’est une allusion au va-et-vient perpétuel de la Grande-Ourse, qui doit s’appeler ou s’être appelée char voinguet en neuchatelois. La