nom. On peut croire que Perrault a recueilli le conte sans le nom et réciproquement et les a rattachés l’un à l’autre48 ; mais comme d’autres récits, même hors de France, nous offrent la même confusion, il est possible qu’elle ait été déjà en quelques endroits opérée par la tradition49. Quoi qu’il en soit, ce conte et ceux qui lui ressemblent sortent du cadre de notre étude.
Le nom de Petit Poucet donné par Perrault à son héros a fait disparaître de notre épopée enfantine le véritable Poucet ; mais ce nom même suffit à prouver qu’il y existait auparavant. Ce n’en est pas d’ailleurs la seule trace, et il est encore vivant dans la mémoire du peuple, au moins dans nos provinces méridionales. L’auteur d’un bon Dictionnaire du patois forézien (Lyon, 1863), M. Gras, a donné à la suite quelques contes et chansons ; c’est un exemple qu’on ne saurait trop recommander à l’imitation des auteurs de travaux de ce genre. Le premier qu’il ait publié est le Plen Pougnet, dans le patois d’Usson. Le Plen Pougnet (plein le poing), est d’abord perdu dans la forêt avec ses frères et se retrouve comme le héros de Perrault ; je crois bien que ce n’est même là qu’une importation française, car l’histoire