au monde une fille. Mais les parents de l’enfant nouveau-né étaient si pauvres qu’ils ne purent payer la table et les mets qu’on offre à la mère, à cette occasion.
Alors Tzou leur donna son argent, en disant :
« Je suis vieux et solitaire ; à quoi me servirait d’être gouverneur ? Vous, vous êtes jeunes, vous avez toute votre vie devant vous. Peut-être mon argent vous portera-t-il bonheur. »
Le mari et la femme remercièrent Tzou qui retourna chez lui.
Dix-sept ans passèrent ; Tzou avait déjà quatre-vingts ans et vivait depuis longtemps dans la misère. Il résolut de voir encore une fois Séoul avant de mourir.
« Peu importe l’endroit où je mendie, » dit-il avec un triste sourire à ses voisins.
Ceux-ci l’écoutaient en hochant la tête : il avait dépensé une fortune qui eût suffi à toute autre que lui pendant deux siècles et il n’avait rien obtenu.
Quand Tzou arriva à Séoul en demandant l’aumône, le devin du beau-père du roi (Po-inguouny) le vit et dit :
« Voici l’homme qui recevra aujourd’hui même les douze charges du royaume. »
Le devin s’en alla chez Po-inguouny, beau-père du souverain, et lorsque celui-ci lui demanda ce qui lui adviendrait ce jour-là, le devin le regarda en face et lui dit :
« Une grande joie. »
Mais Po-inguouny était de mauvaise humeur et répondit :