Mais Ni se forma peu à peu. Il apprit à gaspiller mille lians en une soirée. Alors son beau-père lui-dit :
« Tu as déjà dépensé cent mille lians. Va en Chine, tu achèteras de la soie et nous réaliserons une bonne spéculation. »
Et il lui donna un million de lians pour les achats.
Ni prit la grosse somme, partit pour la Chine, et il la donna à la première danseuse qu’il rencontra.
Ensuite il revint à la maison, les mains vides.
« Qu’as-tu fait, mon fils ?
— J’ai donné l’argent à une danseuse ; mais si tu me confies encore un million de lians, alors j’achèterai de la soie. »
Le beau-père les lui remit.
Ni s’en alla en Chine, il revit la même danseuse, et se montra envers elle aussi prodigue qu’à sa première visite.
De retour à la maison, il dit :
« J’ai de nouveau tout donné à une danseuse, mais si tu me confies encore un million de lians, alors j’achèterai de la soie. »
Le juge n’avait plus rien. Il prit en cachette, dans la caisse de l’État, un million, qu’il porta à son gendre.
Ni repartit et donna une fois encore tout l’argent à la même fille.
« Adieu ! lui dit Ni, au moment de la quitter, nous ne nous reverrons plus.
— Tu m’as fait des cadeaux si somptueux que j’aimerais te donner quelque chose en souvenir de moi, » lui répondit la danseuse.