vivras de génération en génération avec nos ancêtres et tu seras la première parmi les premières. »
Et, se tournant vers Sim-Poissa, il ajouta :
« Et tu es son père. Nous te respectons autant que nous la respectons ! »
C’est ainsi que parla ce vieillard vénérable, le Prince, le Chef de la race dont la parole a force de loi.
Tous ceux qui l’entendirent pleurèrent.
Les marchands pleurèrent aussi et donnèrent de l’argent pour l’entretien de l’aveugle.
Toutefois ils s’embarquèrent avec Sim-Tchen. Tout d’abord, la traversée fut favorable. Des ondines se montraient souvent à la surface tranquille de la mer.
Elles faisaient un signe de tête à Sim-Tchen et la plaignaient.
Sim-Tchen hochait aussi tristement la tête et pensait :
« Bientôt, bientôt, nous nous reverrons ».
Puis la tempête s’éleva et le soleil se cacha dans son palais d’or dont les portes sombres se fermèrent à grand fracas. L’obscurité s’étendit et les vagues furieuses s’élevèrent plus haut que le navire.
Alors Sim-Tchen se fit apporter un vase plein d’eau pure et se mit à prier pour ses compagnons de voyage.
Ses oraisons terminées, elle s’approcha du bord et, se couvrant les yeux de la main, elle se jeta dans la mer irritée.
« C’est ainsi que la plus belle des plus belles roses est