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CONTES CORÉENS

pect, selon la coutume de son pays. Il remarqua que la femme était sans mouvement. Il s’approcha, puis, après s’être assuré qu’elle était morte, il creusa une fosse et l’enterra. Il retrouva bientôt le bon chemin, arriva sans encombre à la ville et termina toutes ses affaires à son avantage. Attribuant sa chance à la rencontre de la femme qu’il avait enfouie, il repassa devant la fosse de Diou-Si, à son retour, et dit une prière pour le repos de son âme. Rentré chez lui, il fit part à ses proches et à ses amis de la rencontre qu’il avait faite et de la réus­site inespérée de ses affaires. D’autres marchands allè­rent à leur tour rendre visite à la tombe de Diou-Si et prier pour elle en se rendant en ville pour leurs affai­res. Et ils eurent également de la chance. Des négo­ciants d’autres localités, ayant appris ce prodige, les imitèrent et furent également favorisés.

Un jour, un pauvre hère arriva par hasard à la tombe de Diou-Si. Après avoir amèrement déploré sa misère, il s’endormit près du tombeau. Une belle jeune femme vêtue de blanc lui apparut en rêve, pleura avec lui, et murmura des mots consolateurs :

« Bois de l’eau de ce ruisseau : elle est pure, car elle a pour source des larmes versées sur les malheureux. Quand tu auras bu, ta propre infortune sera soulagée, et tu aimeras les malheureux comme les a aimés celle dont les pleurs ont formé ce ruisseau. »

Bien des infortunés vinrent à la tombe de Diou-Si, dont la réputation s’étendit au loin.

Conformément aux lois du pays, on plaça sur le tom-