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CONTES CORÉENS

Jan-Boghi ne comprit rien à cette lettre et se mit à la poursuite de Vonléï.

Il parvint jusqu’à la maison de la jeune fille sans la rejoindre.

Il fut reçu par le père de Vonléï, qui lui déclara que sa fille était fiancée depuis sept ans. Quoique le fiancé ne fût pas de race aussi illustre que Jan-Boghi, la parole était donnée et ni le ciel ni la terre n’y pouvaient rien changer.

« Puis-je au moins voir Vonléï ? demanda Jan-Boghi.

— Non, » répondit le père.

ii

Jan-Boghi ne pouvait vivre sans Vonléï.

Son père et sa mère furent très heureux de son retour, mais leur joie se transforma en chagrin quand ils virent que leurs fils était malade.

Bientôt son état fut désespéré et il dit en mourant :

« Je meurs d’amour pour une jeune fille qui se nomme Khouan Vonléï. Elle est déjà fiancée et on ne peut empêcher son mariage. Quand je serai mort, enterrez-moi au bord de la route que le mari de Vonléï prendra avec sa femme. »

C’est ce qui fut fait.

Vonléï se maria avec l’homme que son père lui avait choisi sept ans auparavant.

Le père, usant de son droit, ne permit pas à Vonléï