bûcheron prit peur. C’était une hutte démolie, ouverte à la pluie et à tous les vents. Le garde-manger était vide ; on n’y aurait pas trouvé une poignée de millet.
« Qu’allons-nous manger ? » pensa-t-elle tout haut.
Sur le seuil, une vieille femme, la mère du bûcheron était assise.
« Nous allons porter du bois au marché, dit-elle, et nous achèterons du millet pour demain. Et demain, nous achèterons pour le jour suivant. Nous vivons comme vivent les gens de notre état. »
À ce moment-là, la femme du bûcheron remarqua la pierre jaune dont était fait le soubassement de leur maisonnette.
Si elle ne connaissait pas encore le soleil, en revanche, elle connaissait l’or.
« Prends une de ces pierres, dit-elle à son mari, porte-la en ville et vends-là pour le prix qu’on t’en donnera »
Le mari alla en ville et ramena plusieurs chars pleins d’argent.
Alors ils vendirent tout l’or qu’ils trouvèrent, et devinrent aussi riches que leur père.
« Sais-tu lire et écrire ? demanda ensuite la jeune femme à son mari.
— Non.
— Il faut apprendre. »
Elle lui chercha des maîtres et dix ans plus tard, il était aussi instruit que son beau-père.
Puis la jeune femme lui acheta une charge de ministre et le père fut le premier à venir les féliciter.