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série de tous les os humains, réunis ensemble par des fils de fer et formant dès squelettes.

Je quittai Oxford pour me rendre en Écosse. C’était la saison de l’hiver. Je vis des gens qui voyageaient en glissant sur la glace : ils égalaient la flèche en vitesse. On me dit que ce sont surtout les Hollandais de l’un et de l’autre sexe qui excellent dans cet art, parce que dans leur pays les rivières et les canaux sont fort nombreux et qu’ils sont gelés en hiver. Les laitières apportent en ville du lait dans des baquets placés sur leur tête, et il n’en tombe pas néanmoins une seule goutte.

L’Écosse est divisée en hautes terres et en basses terres. Il y a beaucoup de montagnes et de forêts. Les villes y sont en moins grande quantité qu’en Angleterre ; mais, à cause de l’industrie et de l’habileté de ses habitants, l’Écosse est un pays fort riche. Les Écossais sont sobres et braves. Dans les hautes terres il neige presque toute l’année ; mais les gens du pays, surtout ceux des basses classes, n’en éprouvent aucune incommodité. C’est à tel point que les bergers dorment au milieu de la neige, couverts de leur manteau. Lorsque la neige s’y est entassée, ils se relèvent, la secouent, puis se couchent de nouveau.

La toison des moutons de ce pays est frisée comme le coton d’une couverture : de là vient que le froid ne fait aucune impression sur leur corps ; et pendant les douze mois de l’année les troupeaux restent dehors dans les champs et les halliers. Lorsque la neige couvre la terre et qu’ils ne peuvent se nourrir d’herbes, on leur donne à manger du foin. En Europe l’herbe est odorante et très-nutritive pour les animaux.