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Tel est l’état de la question, sur laquelle je me suis expliqué ailleurs plus explicitement[1].

Comme poëte hindoustani, Câïm occupe un rang distingué parmi les écrivains de son siècle. Selon Kamâl, il n’a été surpassé que par Saudâ, le poëte favori des musulmans de l’Inde. À l’appui de son assertion, ce biographe cite dans son Tazkira beaucoup de pièces extraites du Dîwân de Câïm, entre autres plusieurs contes, satires et autres poèmes intéressants sous le raport ethnologique.

Schefta dit que les meilleures poésies de Câïm sont ses quita’s et ses rubaïs. Du reste, il ne partage pas l’enthousiasme de Kamâl, et il considère comme une folie d’égaler ce poëte à Saudâ (folie). Câïm alla de bonne heure à Delhi, où il obtint du sultan un emploi. Il mourut de 1207 à 1210 (1793-95).


X. Le Tazkira d’Abû’lhaçan porte le titre de Maçarrat afza « l’Accroissement du plaisir », et il a été écrit en persan dans l’année 1193 (1779). J’avais regretté dans la préface du t. Ier de mon « Histoire de la littérature indienne »[2] de n’avoir pu me servir de ce Tazkira, dont je connaissais l’existence par le catalogue des manucrits de sir W. Ouseley, qui en possédait un exemplaire. Aujourd’hui les manuscrits de feu sir William font partie de la bibliothèque d’Oxford, et mon ami Nath. Bland a bien voulu lire celui-ci pour moi et m’en envoyer l’ana-

  1. Journal asiatique, 1853, à la suite de l’article sur Maçoud, poète persan et hindoustani.
  2. P. XII. Quant au Tazkira-i Schuarâ-é Jahânguir Schâhî, dont un manuscrit se trouvait dans la même bibliothèque et que je regrettais de ne pas connaître, il n’y est question que des poëtes qui ont écrit en persan, sous le règne de Jahânguir.